H1 — La bataille de Pathé Badiane : un tournant majeur de la résistance sénégambienne
H2 — Un Rip-Badibou en fin de cycle historique
Dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, le Rip-Badibou termine un cycle marqué par un système ceddo affaibli, une traite négrière en déclin et des pratiques d’asservissement interne qui étouffent les populations. Les paysans, lassés des razzias répétées, réclament un changement profond.
Dans ce contexte, Maba Diakhou Bâ organise une résistance fondée sur la foi, la justice sociale et la volonté de libérer les opprimés. Dès 1861, son Djihad étend son influence dans le Saloum, le Cayor, le Djolof et le Niani. Il devient l’Almamy du Rip-Badibou et structure un État doté d’une armée disciplinée, d’un réseau de renseignement performant et de fortifications adaptées au terrain.
H2 — Le ralliement de Lat Dior : un tournant stratégique
H3 — L’exil du Damel et sa rencontre avec Maba
L’arrivée de Lat Dior en 1864 change profondément la donne. Déchu par Faidherbe et rejeté par les cours du Sine et du Saloum, il trouve refuge auprès de Maba.
H3 — Les guerriers qui renforcent le Rip
Lat Dior arrive avec des combattants aguerris :
Bërgët Birame Kodou Maram, Alboury Ndiaye, Bounama Dior, Mbakhane Kane, Ibra Fatim Sarr et Sabou Kane.
Cette force nouvelle élargit considérablement la puissance du Rip.
H3 — Vers un projet politique sénégambien
Maba ne se limite plus à la réforme religieuse : il veut construire un bloc sénégambien capable de contenir l’expansion coloniale française. Cette vision alarme les autorités de Saint-Louis.
H2 — La montée des tensions avec l’administration coloniale
H3 — Le traité de 1864 et son effondrement
Pour freiner Maba, Faidherbe signe un traité le 27 décembre 1864. L’accord se disloque rapidement : Maba refuse d’expulser Lat Dior, et Faidherbe annexe le Cayor en janvier 1865.
H3 — L’essor du Rip et le départ de Faidherbe
Pendant que Maba progresse vers Mbacké puis le Djolof, les populations l’accueillent en héros. La situation se complique pour les Français. Faidherbe quitte son poste et Pinet-Laprade prend le relais.
H2 — L’expédition de novembre 1865 et l’embuscade de Paos Koto
H3 — La colonne de Pinet-Laprade
En novembre 1865, Pinet-Laprade lance une expédition contre le Rip. Sa colonne réunit plusieurs milliers d’hommes : fantassins, tirailleurs, spahis, artilleurs et contingents alliés.
H3 — Le renseignement décisif de Bocar Alpha Kane
Grâce à l’infiltration de cet agent, Maba et Lat Dior connaissent précisément la composition de la colonne française.
H3 — La stratégie de Lat Dior
Lat Dior conçoit une embuscade fondée sur :
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le contrôle des points d’eau,
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des tranchées parallèles,
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des manœuvres d’encerclement,
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la neutralisation anticipée de l’artillerie.
H2 — Le 30 novembre 1865 : la bataille de Pathé Badiane
H3 — L’affrontement dans le ravin de Paos Koto
À l’aube, la colonne française s’engage dans le ravin. Les troupes du Rip déclenchent le combat après un tir isolé.
Farba Demba War Sall joue un rôle crucial en maintenant la discipline de l’armée de Lat Dior.
H3 — Le renversement du rapport de forces
La stratégie de Lat Dior fonctionne :
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l’artillerie française tombe sous les coups,
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deux canons sont capturés,
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plusieurs officiers meurent,
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Pinet-Laprade reçoit une balle à l’épaule et perd le contrôle de la colonne.
La première ligne française se replie sous les assauts continus.
H3 — La retraite française
Malgré leurs pertes, les combattants du Rip gardent une cohésion solide. Lat Dior multiplie les attaques éclairs.
En fin de journée, Pinet-Laprade ordonne la retraite vers Kaolack.
H2 — Une victoire fondatrice pour la résistance sénégambienne
H3 — Un succès militaire et symbolique
La bataille révèle la capacité des forces locales à vaincre une armée coloniale moderne.
Elle renforce le prestige de Maba et scelle son alliance avec Lat Dior.
Le récit célèbre aussi les exploits d’Alboury Ndiaye, Bounama Dior, Samba Sarakhoulé, Gankal et Sémou Djimit Diouf.
H3 — La vision politique de Maba Diakhou Bâ
Au-delà du militaire, Pathé Badiane exprime le projet de Maba : construire une entité sénégambienne unifiée rassemblant forces maraboutiques et ceddos autour d’une souveraineté assumée.
Les autorités françaises cherchent à briser cette ambition, sans réussir à effacer la portée historique de cette victoire.







