L’ancrage du franc CFA à l’euro offre depuis des décennies une stabilité appréciée au sein de l’UEMOA. L’inflation y reste parmi les plus faibles du continent, autour de 2,5 % en moyenne selon les dernières données disponibles, ce qui protège le pouvoir d’achat et rassure les investisseurs. Cette constance du cadre monétaire limite les risques de hausse des prix et contribue à créer un environnement prévisible pour les échanges régionaux et internationaux.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Cependant, cette stabilité comporte une contrepartie qui pèse sur l’action publique. La souveraineté monétaire demeure limitée par un régime qui empêche tout ajustement du taux de change en période de choc externe. Incapables de dévaluer pour absorber un déséquilibre, les États de l’Union doivent recourir à des ajustements budgétaires souvent contraignants pour préserver leur trajectoire macroéconomique.
Dans un contexte de flexibilité monétaire réduite, les réserves de change jouent principalement un rôle de sécurité et de garantie de stabilité, plutôt qu’un levier direct pour soutenir l’économie en cas de tension. Les bilans montrent qu’elles se maintiennent à un niveau confortable, mais leur utilisation reste encadrée, exposant ainsi davantage les pays de l’Union aux effets des crises internationales.
Les conditions du marché financier régional s’en ressentent également. Les taux interbancaires ont récemment montré des tensions, signe d’une liquidité moins abondante, tandis que plusieurs banques renforcent leurs réserves au-delà du minimum requis. Cette prudence limite la circulation du crédit et réduit la capacité de financement de l’économie réelle.
Dans ce contexte, la discipline fiscale demeure l’un des principaux leviers des gouvernements. Le recours accru aux marchés régionaux pour financer les infrastructures et les politiques publiques reflète une dépendance renforcée aux mécanismes d’endettement. L’arrimage du franc CFA reste un facteur de confiance, mais ses contraintes réduisent la marge de manœuvre des États face aux aléas économiques.







