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Le Livre blanc sur le massacre de Thiaroye remis au président de la République lors d’une cérémonie officielle au Palais

Le jeudi 16 octobre 2025 restera une date marquante dans l’histoire mémorielle du Sénégal. Lors d’une cérémonie solennelle tenue au Palais présidentiel, le président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, a officiellement reçu le Livre blanc sur le massacre de Thiaroye, perpétré le 1er décembre 1944.

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Ce document, fruit d’un travail de recherche approfondi et d’une volonté affirmée de réhabilitation historique, s’inscrit dans une démarche de vérité, de justice et de transmission intergénérationnelle. À cette occasion, le chef de l’État a prononcé un discours empreint de reconnaissance et de détermination, soulignant le rôle fondamental de cette initiative dans la construction d’une mémoire nationale lucide et souveraine.

Un hommage aux artisans de la mémoire

Dans ses propos liminaires, le président Bassirou Diomaye Faye a exprimé sa gratitude au professeur Mamadou Diouf, coordinateur des travaux, ainsi qu’à l’ensemble des membres du comité de commémoration, des commissions et sous-commissions ayant contribué à l’élaboration du Livre blanc. Il a également salué l’implication personnelle du Premier ministre, Ousmane Sonko, qualifiant son engagement de « déterminant » pour la réussite de ce projet mémoriel au service de l’idéal panafricain.

« Nous accueillons le fruit d’une démarche rigoureuse, nourrie par la recherche, la conviction et le devoir. Cette œuvre collective honore celles et ceux qui, par leur savoir et leur foi en la vérité, ont permis à notre nation d’interroger son histoire avec courage et sérénité », a déclaré le président.

Un chantier historique pour une mémoire partagée

Le chef de l’État a rappelé que la commémoration du 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye, le 1er décembre 2024, avait constitué un moment fort de recueillement, de communion nationale et de transmission. Le Livre blanc s’inscrit dans cette dynamique, en posant les jalons d’une vérité historique assumée par les Africains eux-mêmes.

« Ce document représente bien plus qu’un simple rapport : c’est un récit par nous et pour nous », a affirmé le président, insistant sur la nécessité pour les nations africaines de produire elles-mêmes les narrations de leur propre histoire.

Le président Bassirou Diomaye Faye a ainsi souligné l’importance de ce moment pour la mémoire nationale : la remise du Livre blanc consacre la volonté du Sénégal d’éclairer son histoire, d’affirmer le droit à la justice et de transmettre la vérité aux générations futures.

Il a également félicité les auteurs de cette œuvre pour avoir permis à la nation sénégalaise de revisiter son passé, tout en établissant des passerelles de coopération mémorielle avec d’autres pays concernés par cette page tragique de l’histoire coloniale.

Si le ton général du discours fut celui de la reconnaissance et de l’espérance, une note de déception a toutefois été exprimée à l’égard de la France, ancienne puissance coloniale, dont la contribution à la recherche de la vérité est jugée partielle.

« Je dois exprimer une certaine amertume concernant la coopération attendue de la République française, dont la mise à disposition complète des archives n’a pas toujours été à la hauteur de nos espérances », a regretté le président.

Malgré cette réserve, le chef de l’État a réaffirmé sa confiance dans le contenu du Livre blanc, élaboré à partir des archives disponibles au Sénégal et en France. Il s’est engagé à suivre de près les recommandations formulées dans le document, notamment en validant la poursuite des fouilles archéologiques sur tous les sites susceptibles d’abriter des fosses communes.

Un appel à la conscience collective africaine

En conclusion, le président Bassirou Diomaye Faye a élevé la mémoire des tirailleurs africains au rang de symbole universel de justice, de résistance et de dignité.

« Que la mémoire des tirailleurs africains demeure une lumière dans la conscience de notre continent. Qu’elle inspire les générations présentes et futures à bâtir cette aube africaine de paix, de justice et de fraternité », a-t-il déclaré avec solennité.

Par cette cérémonie, l’État du Sénégal réaffirme sa volonté de sortir du silence historique, d’assumer son passé et d’en faire un socle pour une Afrique lucide, unie et résolument tournée vers l’avenir.

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