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Moody’s, une évaluation précipitée et injustifiée du Sénégal

Une posture contestable de l’agence de notation

Au-delà du cas du Sénégal, Moody’s semble vouloir se positionner comme l’agence de notation la plus rapide et la plus sévère, alors même qu’elle n’est pas la seule sur le marché.
Une telle posture, déconnectée de toute considération objective, n’est donc pas responsable.
En effet, elle traduit davantage une volonté de se démarquer qu’une analyse fondée sur des données réelles.

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Des négociations avec le FMI mal interprétées

De plus, Moody’s évoque des négociations avec le FMI qui prendraient du temps, sans en apporter la moindre justification.
Ce jugement est incompréhensible, d’autant plus que ces discussions démarrent ce lundi 13 octobre 2025.
Autrement dit, Moody’s a choisi de publier sa décision avant même le début des négociations, ce qui fragilise la crédibilité de son analyse.

Le Sénégal et le FMI sur la même longueur d’onde

Pourtant, le Sénégal et le FMI ont affiché leur volonté commune d’avancer rapidement vers des solutions durables.
La directrice générale du FMI l’a d’ailleurs confirmé publiquement dans son dernier communiqué.
Dès lors, Moody’s aurait pu attendre la progression des discussions à Washington avant de trancher.
Elle a cependant préféré une attitude de défiance et de précipitation, ce qui pose question sur son objectivité.

Un pays résilient malgré un contexte difficile

Malgré un environnement international hostile depuis près de deux ans, le Sénégal reste résilient.
En effet :

  • Tous les engagements financiers sont honorés ;

  • Le service de la dette est régulièrement payé ;

  • Les dépenses obligatoires sont assurées.

En conséquence, la décision de Moody’s relève d’une précipitation injustifiée.

Des dégradations successives sans fondement

Moody’s a déjà abaissé la note du Sénégal à trois reprises :

  • Octobre 2024,

  • Février 2025,

  • Octobre 2025.

Or, lors de cette dernière révision, l’agence n’a pas pris en compte les données économiques réelles de 2025.
Elle a préféré s’appuyer sur des hypothèses fragiles, notamment concernant le financement sur le marché intérieur et les discussions avec le FMI.
Cela montre bien que son analyse manque de rigueur et de contexte.

Des arguments économiques erronés

1. Le financement sur le marché intérieur

Moody’s avance un taux d’intérêt de 7 %, alors que tous les pays de l’UEMOA se financent à ce taux — à l’exception des pays de l’AES, où il atteint environ 10 %.
Par conséquent, le Sénégal n’est pas un cas isolé, et ce taux ne traduit pas une fragilité particulière.
Ainsi, tirer des conclusions négatives sur cette seule base n’a aucun fondement économique.

2. Une économie dynamique et performante

Moody’s ignore également les récentes performances économiques du pays.
En effet, sur les six premiers mois de l’année, la croissance a atteint 12 %, et 8 % sont projetés pour 2025.
De plus, la production agricole s’annonce record, et les recettes budgétaires ont augmenté de plus de 250 milliards F CFA sur neuf mois.
Cela démontre clairement qu’il existe une activité économique soutenuezéro activité = zéro recette.

3. Une gestion budgétaire assainie

Par ailleurs, l’État a mis en œuvre plusieurs mesures correctrices :

  • Reddition des comptes,

  • Réduction du déficit budgétaire,

  • Gestion prudente de la dette.

Grâce à ces efforts, le déficit est passé de 13 % du PIB en 2024 à 7,8 % en 2025, et devrait atteindre 5 % en 2026, puis 3 % en 2027, selon la loi de finances.
Ce progrès constant prouve la volonté du gouvernement d’assurer la stabilité macroéconomique.

Des comparaisons internationales révélatrices

En comparaison, la France fait face à des difficultés budgétaires similaires et à une instabilité politique sans précédent, où le vote du budget reste incertain.
En revanche, au Sénégal, les institutions fonctionnent normalement et la majorité parlementaire soutient l’exécutif.
Ainsi, si Moody’s ne dégrade pas la note de la France fin octobre, sa crédibilité sera sérieusement remise en question.
Cela mettrait en lumière une approche à deux vitesses.

Appel à la souveraineté économique

En définitive, je suis convaincu que Moody’s agit comme un cheval de Troie au service d’intérêts extérieurs.
Pour faire face à cette situation, nous devons compter sur nos propres forces :

  • Réduire les importations,

  • Renforcer la production locale,

  • Encourager la transformation industrielle.

Enfin, des entreprises comme DIMB, THIAKHATE, GANG, SAP.SAP peuvent être des leviers essentiels pour consolider notre souveraineté économique.

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